déifier

déifier

déifier [ deifje ] v. tr. <conjug. : 7>
• 1265; lat. deificare
1Considérer comme un dieu. diviniser. Les Romains déifièrent la plupart de leurs empereurs.
2Faire de (qqn, qqch.) l'objet d'un culte. adorer, exalter, idolâtrer, vénérer. « J'ai bien vu un philosophe déifier aussi la gloire et diviniser ce fléau de Dieu » (Chateaubriand).

déifier verbe transitif (latin ecclésiastique deificare) Élever quelqu'un au rang d'un dieu ; diviniser : Les Romains déifièrent la plupart de leurs empereurs. Littéraire. Donner un caractère sacré à quelque chose, quelqu'un ; le vénérer, l'exalter : Déifier le progrès.déifier (difficultés) verbe transitif (latin ecclésiastique deificare) Conjugaison Attention à la succession de deux i aux première et deuxième personnes du pluriel, à l'indicatif imparfait et au subjonctif présent : (que) nous déifiions, (que) vous déifiiez.

déifier
v. tr.
d1./d Diviniser, placer (qqn) au rang des dieux. Les Romains déifièrent plusieurs empereurs.
d2./d Vénérer, rendre un culte à (qqn, qqch). Les anciens égyptiens déifiaient le chat.

⇒DÉIFIER, verbe trans.
A.— Élever au rang de Dieu ou d'un dieu, considérer comme une divinité. Synon. plus cour. diviniser. L'homme dans le premier âge du monde déifie la pierre, la plante, le fleuve (COUSIN, Hist. philos. mod., t. 2, 1847, p. 429). Ils (...) tendaient (...) à faire du buddha un être supra-mondain « lokottara », c'est-à-dire à le déifier (Philos., Relig., 1957, p. 5214).
Spéc., dans la relig. chrét. Faire participer de la nature divine.
1. ... son éducation est faite par le Seigneur même qui l'instruit de ses vérités incompréhensibles pour nous, qui lui modèle l'âme avec du ciel, qui s'infond en lui et le possède et le déifie dans l'union de béatitude!
HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 165.
Emploi pronom. réfl. Se déifier. Se faire dieu, se donner un caractère divin; spéc., dans la relig. chrét., participer de la nature divine. Tout être vivant peut en principe devenir buddha, c'est-à-dire se déifier puisque le buddha est maintenant un dieu (Philos., Relig., 1957, p. 5215) :
2. Il ne s'agit plus pour le révolté de se déifier lui-même (...). Il s'agit de déifier l'espèce comme Nietzsche et de prendre en charge son idéal de surhumanité afin d'assurer le salut de tous, ...
CAMUS, L'Homme révolté, 1951, p. 138.
B.— Au fig. Donner un caractère sacré à (quelque chose ou quelqu'un); vénérer, exalter (quelque chose ou quelqu'un). Ces malheureux [les encyclopédistes], qui déifiaient tout plutôt que d'admettre un Dieu (BALZAC, U. Mirouët, 1841, p. 68). Victor Hugo sera présent (...) toutes les fois (...) que la femme sera déifiée (Banville ds HUGO, Actes et par., 4, 1885, p. 215). Un siècle qui n'élevait pas, comme le nôtre, des autels à la jeunesse, et qui ne la déifiait pas (MAURIAC, Vie Racine. 1928, p. 241) :
3. ... dans l'héritage nihiliste, ils [les idéologues nationaux-socialistes] ont choisi de déifier l'irrationnel, et lui seul, au lieu de diviniser la raison. Du même coup, ils renonçaient à l'universel.
CAMUS, L'Homme révolté, 1951 p. 222.
Rem. On rencontre ds la docum. a) Le part. prés. adj. déifiant, ante, littér. (supra A spéc.). Qui fait participer de la nature divine. La divine création crée des créateurs; la télépoésie qui, rayonnant du poète, allume en chaque homme une étincelle poétique, la liberté qui déclenche autour de soi des explosions de liberté prolongent ainsi d'une création créatrice à l'autre la délégation déifiante du créateur au créateur créé. (...) la délégation de divinité qu'il reçoit se propage avec la rapidité de la foudre, partout suscitant l'« enthousiasme » (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 95). b) Le subst. masc. déificateur. Personne qui déifie quelque chose ou quelqu'un ou qui se déifie elle-même. Les bonnes gens (...) qui se donnent de l'encensoir à travers la figure, sous prétexte d'honorer la Raison, ces aimables déificateurs d'eux-mêmes (RICHEPIN, Blasphèmes, 1884, p. 4). Il [Mirbeau] faisait malheureusement partie des déificateurs de l'instinct (L. DAUDET, Vers le roi, 1920, p. 140).
Prononc. et Orth. :[deifje], (je) déifie [deifi]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Début XIVe s. part. passé adj. deifiée synon. de divine (J. CHAPUIS, Trésor, éd. Méon du Roman de la Rose, t. 3, p. 360); 1595 deifier « honorer comme un dieu » (MONTAIGNE, Essais, éd. A. Thibaudet, livre 2, chap. 8, p. 440). Empr. au lat. chrét. deificare (composé de deus « Dieu » et de la forme fréquentative de facere « faire »). Fréq. abs. littér. :33 (déifiant : 5).

déifier [deifje] v. tr.
ÉTYM. Déb. XIVe, au p. p.; forme active, 1593; lat. deificare, de deus (→ Dieu), et facere « faire ».
1 Considérer (qqn) comme Dieu, comme un dieu. Diviniser. || Les Romains déifièrent la plupart de leurs empereurs. || Déifier un homme, une idole. || Action de déifier. Déification.
2 Faire de (qqch., qqn) l'objet d'un culte. Adorer, élever, exalter, honorer, idolâtrer, vénérer. || Déifier l'argent, la richesse; le pouvoir, la gloire.
1 Le poison abominable de la flatterie la plus insigne, qui le déifia (Louis XIV) au sein même du christianisme.
Saint-Simon, Mémoires, XII, 22.
2 J'ai bien vu un philosophe déifier aussi la gloire et diviniser ce fléau de Dieu.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. III, p. 290.
3 Impossible d'aimer la créature sans la déifier. Elle devient l'unique nécessaire; elle occupe la place de Dieu : le ciel de sa présence; l'enfer de son absence.
F. Mauriac, Souffrances et bonheur du chrétien, p. 26.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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